• Por AlohaCriticón

paul verlaine antologia poeticaUn nombre clave en la poesía simbolista francesa del siglo XIX es Paul Verlaine, poeta maldito, apasionado amante de Arthur Rimbaud, y punta de lanza del decadentismo poético y su consigna de “el arte por el arte”, con la búsqueda primordial de la belleza, el ritmo y la musicalidad de sus textos.

Entre los muchos admiradores de su estilo, destaca el fervor que sentía hacia su obra Rubén Darío, instaurador del modernismo en la literatura hispana y fiel seguidor de la beldad inherente a sus sensoriales textos.

Leamos algunos poemas en su versión original:




Résignation

Tout enfant, j’allais rêvant Ko-Hinnor,
Somptuosité persane et papale
Héliogabale et Sardanapale!
Mon désir créait sous des toits en or,
Parmi les parfums, au son des musiques,
Des harems sans fin, paradis physiques!
Aujourd’hui, plus calme et non moins ardent,
Mais sachant la vie at qu’il faut qu’on plie,
J’ai dû refréner ma belle folie,
Sans me résigner par trop cependant.
Soit! le grandiose échappe à ma dent,
Mais, fi de l’aimable et fi de la lie!
Et je hais toujours la femme jolie,
La rime assonante et l’ami prudent.




Marine

L’Océan sonore
Palpite sous l’oeil
De la lune en deuil
Et palpite encore,
Tandis qu’un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D’un long zigzag clair,
Et que chaque lame,
En bonds convulsifs,
Le long des récifs
Va, vient, luit et clame,
Et qu’au firmament,
Où l’ouragan erre,
Rugit le tonnerre
Formidablement.




Crépuscule du soir mystique
Le Souvenir avec le Crépuscule
Rougeoie et tremble à l’ardent horizon
De l’Espérance en flamme qui recule
Et s’agrandit ainsi qu’une cloison
Mystérieuse où mainte floraison
-Dahlia, lys, tulipe et renoncule-
S’élance autour d’un treillis, et circule
Parmi la maladive exhalaisons
De parfums lourds et chauds, dont le poison
-Dahlia, lys, tulipe et renoncule-
Noyant mes sens, mon âme et ma raison
Mêle, dans une immense pâmoison,
Le Souvenir avec le Crépuscule.




César Borgia

Sur fond sombre noyant un riche vestibule
Où le buste d’Horace et celui de Tibulle,
Lointains et de profil, rêvant en marbre blanc,
La main gauche au poignard et la main droite au flanc,
Tandis qu’un rire doux redresse la moustache,
Le duc CÉSAR, en grand costume, se détache.
Les yeux noirs, les cheveux noirs et le velours noir
Vont contrastant, parmi l’or somptueux d’un soir,
Avec la pâleur mate et belle du visage
Vu de trois quarts et très ombré suivant l’usage
Des Espagnols ainsi que des Vénitiens
Dans les portraits de rois et de patriciens.
Le nez palpite, fin et droit. La bouche, rouge,
Est mince, et l’on dirait que la tenture bouge
Au souffle véhément qui doit s’en exhaler.
Et le regard, errant avec laisser-aller
Devant lui, comme il sied aux anciennes peintures,
Fourmille de pensers énormes d’aventures,
Et le front, large et pur, silloné d’un grand pli,
Sans doute de projets formidables rempli,
Médite sous la toque où frissonne une plume
S’élançant hors d’un noeud de rubis qui s’allume.

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